dimanche 12 octobre 2014

Une prédication sur la place des enfants dans l'église - sujet qui me tient à coeur.

Quelle place pour les enfants dans l’Église ?

Notre méditation biblique ce matin, fait partie de notre série sur la vie en église. Le sujet qu'on m'a proposé de traiter est "La places des enfants dans l'église".

Pour réfléchir autour de la question, je propose de méditer ensemble un incident dans la vie de Jésus, ou il a été témoin et participant dans ce que nous pourrions appeler "conflit entre les générations dans le lieu de culte". Cet incident nous est raconté par Mat,

lire Matt 21;12-17

Histoire courte et simple dans ses grandes lignes. L'incident ne durait probablement que quelques minutes. Histoire qui m'invite à la réflexion – sur ma manière d'être avec les enfants, sur notre manière d'être avec les enfants qui font partie de notre communauté.

Dans ce texte, je trouve une première invitation : l'invitation d'accueillir les enfants qui sont parmi nous.

C'est peut-être un banalité de le dire, mais pour que les cris des enfants gênent... il faut qu'ils soient présents.

Contexte = judaïsme. Arrière fond AT – Deutéronome – inclure les enfants dans la vie de foi de tous les jours, comme dans les fête – apprennent non pas des faits historiques, mais qu'ils se savent aussi impliqués eux même dans cette grande histoire du salut.

NT ne traite pas directement la question de la participation des enfants dans la vie de l'église. Mais != silencieux. Indices qui m'amènent à affirmer que la vision de l'église dans le NT est une vision d'une église inter-âge. 1 Jean 2:12-14 (expliquer autre point de vu possible) Je vous le lis.

Mes enfants, dans cette lettre, je vous dis : « Dieu pardonne vos péchés grâce au nom du Christ. »
Vous, les parents, je vous dis : « Vous connaissez celui qui existe depuis toujours. »
Vous, les jeunes, je vous dis : « Vous avez vaincu le Mauvais. »
Vous, les enfants, je vous dis encore : « Vous connaissez le Père. »
Vous, les parents, je vous dis encore : « Vous connaissez celui qui existe depuis toujours. » Vous, les jeunes, je vous dis encore : « Vous êtes forts, la parole de Dieu reste en vous, et vous avez vaincu le Mauvais. »

Jean s’adresse ici à trois générations: enfants, jeunes gens, parents.... avec des paroles d'encouragement – qui se croisent, qui se complètent.
Il est intéressant de lire les paroles adressés explicitement aux enfants.

"Dieu pardonne vos péchés grâce au nom du Christ." et « Vous connaissez le Père. » – n'oublions pas – enfants capables de la repentance... Et on sait qu'il y a bien de gens qui remettent leur vie à Jésus pendant leur enfance. (demander à l'assemblé ?)

Tout comme on sait qu'il y en a d'autres qui ont besoin de plus de temps pour cheminer.... voir qui ont besoin de d'abord rompre avec la foi de leur enfance, pour y revenir plus tard.

Ce n'était probablement pas très différent ce jour là a Jérusalem. Parmi ces enfants qui crient, il y en a peut-être qui le font avec vraie conviction, et d'autres qui ont été attiré par la foule et le bruit par l'ambiance général et qui avait juste envie de participer...

Mais le texte nous invite à accueillir la présence de tous les enfants parmi nous – où qu'ils se trouvent dans leur cheminement spirituel. Et vraiment de les accueillir. Pas juste de les tolérer – mais de leur faire une vraie place dans la vie de l'église. Et je dis bien dans la vie de l'église, qui ne se réduit pas aux dimanches matins bien sur... Donc on cherchera à pratique cet accueil pendant nos week-ends d'église, nos après-midi de réunions, et aux autres moments de notre vie de communauté.

Mais le dimanche matin a son importance. C'est un peu le moment symbolique quand la communauté tout entier est encouragé à se rassembler, et donc l'accueil des enfants est aussi important à ce moment.

Pour l'organisation, bien sur toute est possible – la seule limite est notre imagination. Donc tout le monde ensemble, activités différents par tranche d'age, des fois l'un des fois l'autre – toute est possible...

Mais quelque soit l'organisation choisi je pense que notre motivation et notre manière d'être avec les enfants sont plus important que notre organisation du temps de de l'espace qui sera toujours imparfait..

Bien sur des locaux adaptés et attrayants, un équipe compétent et souriant et vont contribuer à cet accueil. Mais le plus important est quand même l'attitude général de l'assemblé – de chacun. Car les être humains on la fâcheuse habitude de se souvenir plus facilement et plus longtemps du négatif. En tant que mère, en tant que monitrice, je sais que la parole impatiente ou le remarque grincheux adressé aux parents ou aux enfants sur le parking pèse très lourd, et peut vraiment décourager... au point ou les parents peuvent avoir peur d'amener leurs enfants, par peur des réactions des autres. Je nous invite à veiller, à nous efforcer d'être un communauté accueillant pour les enfants, pour leurs parents et bien sur pour les autres...

Première invitation: accueillir les enfants parmi nous.

E puis j'y trouve une deuxième invitation. Ce texte nous invite à...accepter que les enfants soient des enfants, avec un comportement d'enfant

Cet incident avec les enfants avait lieu dans le cour extérieur du temple. Probablement peut de temps après le nettoyage du temple, quand Jésus a chassé les vendeurs et leur marchandise.

Peut-être que ceux qui se plaignait sur les enfants pensait que Jésus allait aussi les chasser, tout comme il a chassé les marchands. Après tout, une bande d'enfants qui crie fait du bruit. Beaucoup de bruit. Presque autant de bruit peut-être que les vendeurs et leurs animaux. (ça casse les oreilles)

Mais, tout le contraire, Jésus accepte et la présence et les cris des enfants.

Ce texte nous invite donc à accepter des enfants comme des enfants. A accepter que le louange des enfants s'exprime des fois à la manière des enfants – y compris avec cris, sauts, rires, par des dessins, en bougeant, avec des mots a eux qui ne sont peut être pas les mots à nous. Ce texte m'invite à accepter que pour beaucoup d'enfants, surtout les plus jeunes, rester assis et garder le silence demande un très grand effort...

(Je ne suis pas en train de dire qu'on n'aura pas d'exigences vis à vis de nos enfants, il ne s'agit pas de les sous-estimer non plus. Si j'étais en train de leur parler sur le sujet du vivre-ensemble, je leur dirait sûrement qu'ils ont aussi leur rôle à jouer.

Mais veillons à ne pas mettre la barre trop haut – et acceptons d'être compréhensifs quand il y en a qui on du mal).

Bien sur, tout ça est déjà pris en compte pendant le moments particuliers avec les enfants Mais il a peut-être aussi des éléments qu'on pourrait inclure dans nos temps tous-ensemble:

  • Inclure des temps ou on bouge physiquement ? Danse, processions, se lever ?
  • Chercher des moyens de louer le Seigneur autrement qu'avec nos paroles et nos chants – (exemple louange non-musical Gilbert, exemple prières dessinées)
  • Structurer autrement nos cultes de temps en temps (idée ateliers/stations...)
  • Accepter un certain va et vient – ex Gagnières
  • Et on pourrait bien sur multiplier les idées....

Je trouve une 3ième invitation dans cette histoire, l'invitation de recevoir ce que les enfants peuvent nous donner


"Hosanna pour le Fils de David". Car bien sur ce sont leur mots encore plus que leurs cris qui sont à l'origine du mal-aise des responsables du temple.

Vous vous rendez compte ?

Ce jour-là, dans le temple, le lieu le plus sacré du Judaïsme, le centre visible du culte du Seigneur, ce n'était ni le grand prêtre, ni les experts de la loi qui disait la vérité, c'était les enfants.... Et le grand-prêtre et les experts de la loi en sont profondément dérangés. Et donc Jésus leur renvoie à leurs « textes de base », au psaume 8 avec la citation "Par la bouche des tout-petits et des nourrissons, tu t’es préparé une louange".

"Par la bouche des tout-petits et des nourrissons, tu t’es préparé une louange".

Même les plus petits peuvent louer Dieu. Même les plus petits peuvent dire la vérité sur Jésus.

Ça nous rappelle que reconnaître la personne de Jésus n'est pas une question de sagesse humaine, d'études, ou de niveau intellectuel. Tout le contraire. Comme dit l'apôtre Paul "Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes"

Dans les relations enfants-adulte dans l'église, nous ne sommes pas dans un sens unique – ce n'est pas toujours à l'adulte de donner et à l'enfant de recevoir....

Pour la 3ieme semaine d'affilé, je nous invite à réentendre Romans 12 :

En effet, dans notre corps, il y a plusieurs parties, et elles ne font pas toutes la même chose. De même, nous qui sommes plusieurs, nous formons tous ensemble un seul corps en étant unis au Christ. Et nous sommes tous unis les uns aux autres, chacun à sa place, comme les parties d'un même corps. Nous avons reçu de Dieu des dons, et ils sont différents pour chacun de nous. Alors si quelqu'un a le don de parler comme un prophète, qu'il parle en accord avec la foi commune à tous. Si quelqu'un a le don de servir, qu'il serve, si quelqu'un a le don d'enseigner, qu'il enseigne, si quelqu'un a le don d'encourager, qu'il encourage. Celui qui donne doit donner sans compter, celui qui dirige la communauté doit le faire avec ardeur, celui qui aide les pauvres doit le faire avec joie.

Nous formons ensemble un seul corps en étant unis au Christ. Et il n'y a pas d'âge minimum pour y appartenir. Nous avons besoin des uns des autres, de la présence et des dons des plus petits comme des plus grands. Et un enfant chrétien est bien sûr chrétien à part entier – il n'y a pas de St Esprit junior. Donc quel place sommes nous prêts à faire pour que nos enfants exercent leur dons, au bénéfice de la communauté entière ?


Dans notre passage, les enfants ont parlé en prophète – sommes nous suffisamment à l'écoute pour entendre quand Dieu nous parle par les bouches de nos enfants ? Encourageons-nous nos enfants et nos jeunes dans le service pratique – et avons-nous suffisamment d'humilité pour nous laisser servir par eux ? Acceptons-nous d'être encouragés, voir enseignés par eux ?

Je pense que tous ceux qui ont travaillé avec les enfants seront d'accord avec moi pour dire que ce n'est jamais du sens unique – on reçoit beaucoup. Donc je nous invite à permettre à nos enfants de nous bénir par leur paroles et par leurs actions...

.....

Et puis je trouve une 4ième et dernière invitation dans cette histoire – l'invitation de parler de Jésus à nos enfants – par nos paroles, et aussi par nos actions

Cet incident au temple n'est pas la première fois ce jour-là ou le cri "Hosanna pour le Fils de David" a été élevé... Plus tôt, le jour même, Jésus est rentré en Jérusalem entouré par une foule qui l'acclame avec le cri « Hosanna au Fils de David ! Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient ! Hosanna au plus haut des cieux ! » On peut supposer que certains des enfants se trouvaient parmi la foule, qu'ils on entendu et participé à cette acclamation, et qu'en revoyant Jésus plus tard, ils ont repris la crie...

Est-ce que tous les enfants qui criaient dans le temple ce jour-là comprenaient vraiment le sens des mots ? Probablement pas – pas plus que les adultes d’ailleurs. Peu importe. Ces mots ont été prononcé, et ils ont sûrement résonné, cheminé plus tard chez ses enfants.

Nos enfants vont-ils comprendre tous ce qu'ils entendent chez nous – que ce soit les dimanche matins ou à d'autre moments ? Sûrement pas non plus. Mais les textes bibliques, le paroles des chants, nos prières, notre manière d'être les uns avec les autres – ils voient, ils entendent, ils expérimentent. Et nous avons confiance que ça chemine aussi chez eux, et que les grains qui sont semés ici vont pousser et germer tout le long de leurs vies.


Cette histoire nous invite vraiment à prendre tous les occasions qui se présentent pour parler de Jésus – après tout, ce n'était pas dans une salle de classe que ces enfants-là on entendu que Jésus est le fils de David – c'était dans les rues, en écoutant les acclamations des disciples. Ça me rappelle le livre de Deutéronome: "Les commandements que je te donne aujourd'hui resteront dans ton cœur. Tu les enseigneras à tes enfants. Tu en parleras quand tu seras assis chez toi, quand tu marcheras sur la route, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras." Paroles adressés en premier lieu aux parents bien sur, mais, comme dit le dicton africain bien connu "Pour qu'un enfant grandisse, il faut tout un village". Et dans ce village, cette famille qui est l'église, chacun a sa place quand il s'agit de parler de Jésus aux enfants.



Quelle place pour les enfants dans l’Église ? J'ai envie de répondre – la même place que tout le monde, car nous formons un seul corps....

A nous adultes donc de laisser leur place aux enfants.
A nous de les accepter tels qu'ils sont, tels que Dieu les aime
A nous de recevoir ce qu'ils vont nous apporter
A nous de chercher par tous les moyens de leur communiquer l'amour de Dieu

Jésus a dit «Qui accueille en mon nom un enfant comme celui-là, m’accueille moi-même ». C'est une nouvelle formidable. Ça veut dire qu'au moins une fois par semaine – si ce n'est pas plus souvent – nous avons l'occasion d'accueillir Jésus lui-même parmi nous, en accueillant nos enfants – ne nous privons pas de le faire !

Amen